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    J’ai essayé d’expliquer qu’elle était toujours là, que je l’aimais toujours et que je n’avais jamais cessé un seul instant de le faire, que cet amour est même la seule raison de ce qui est advenu. Je n’ai jamais accepté de l’avoir perdue. Alors je l’ai gardée. Ce sont simplement certains mots qui font mal, les mots de la possession qui ne sonnent plus tout à fait juste. Ma femme, notre maison, son jardin.


    Ma femme a choisi de mourir, c’est à quoi je me raccroche, elle a choisi de ne plus vivre avec moi, à son choix je me suis plié. Je ne leur dirai jamais, mais au fond de moi je sais que si elle ne voulait plus de cette vie, dans aucune autre nous aurions pu être heureux. Alors tout cela n’est ni triste, terrible ou monstrueux, je n’entends pas leurs adjectifs, tout cela était simplement inévitable, la résultante d’un engrenage, et la vie n’est jamais autre chose qu’un enchaînement inéluctable de faits, heureux ou malheureux.


    Elle était dans mon coffre, quand ils m’ont arrêté. Je leur ai dit qu’elle n’y avait pas été tout le temps ; qu’elle me suivait, que je l’emmenais partout, qu’elle dormait à mes côtés aussi. 


    C’était ma femme, je n’allais pas la jeter. Je n’aurais jamais imaginé m’en débarrasser, comme d’un objet hors d’usage. C’était ma femme. Même cela, j’ai l’impression qu’ils ne le comprenaient pas. Comme si tout ce que je disais était mal compris. Alors, je me suis tu. Mais ils ont dit : « il a menti, et il a avoué ». Non, j’ai rénoncé à  leur expliquer.


    Au tribunal, ma fille a dit qu’elle me considérait comme un monstre, qu’elle ne me pardonnerait jamais de lui avoir enlevé sa mère. Elle devait pourtant savoir à quel point je l’aimais et que jamais je ne l’aurais laissée partir. Jamais je n’aurais pu la savoir loin de moi. S’ils pouvaient comprendre cela, s’ils avaient jamais aimé vraiment, ni les policiers, ni cet avocat ne me demanderaient : « Après l’avoir poignardée, pourquoi ne vous êtes-vous pas débarrassé du corps ? »
Jamais je n’aurais pu la savoir loin de moi.

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Nathalie

Burel

l'univers de

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Dessins : Baby Please Don't Go - Syd Dolby

Musique : Great Apes - French Cowboy ( Fédérico Pellegrini )

Texte : extrait de Jamais d'autre que toi - Nathalie Burel

Dessins : Grégoire Dalle

Musique : Demande à la poussière - Del Cielo

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